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Alain Cesco-Resia est un comédien et auteur qui vit à Avignon, en Vaucluse.
Formation Conservatoire National d’Art Dramatique, Avignon, classe de Louis Beyler.
Acteur Alain Cesco-Resia a participé à une soixantaine de pièces de théâtre, une quinzaine de réalisations audiovisuelles [courts, moyens et longs métrages, télévision] et une dizaine d’émissions radio sur France Culture. Il a joué des auteurs aussi variés que Victor Hugo, Arrabal, Pasolini, Edmond Jabès, Eduardo Pavlovsky, Serge Valetti, Samuel Becket, Goldoni, etc.
Auteur Alain Cesco-Resia est l’auteur de nombreux textes, poèmes et nouvelles, ainsi que de romans :
N’ECRIT PAS SUR LA NEIGE, 2010, roman / UNE SOLITUDE INTROUVABLE, 2012, roman / ON S’EN VA, 2014, roman / L’OUBLIEUSE, 2016, Roman / TRIESTE, 2018, roman / LE CUIT-VAPEUR, aphorismes-poèmes-récits… mots à l’étouffée, 2021-2022 / LA LUCARNE [titre provisoire], en écriture 2022.
Pour le GNAP France 2023, Alain Cesco-Resia écrira des portraits des artistes présents.
For the GNAP France 2023, Alain Cesco-Resia will write portraits of the artists present.
Theatre
For a long time I have been attached to the spoken word, to the art of meeting others. Theatre, literature and poetry have allowed my curious mind to nourish the soil of my imagination. Then came the need to communicate, not to keep this overflow of life to oneself, to share the ‘craft of man’. The theatre proved to be the place where the play of life could be expressed in the most extravagant forms, catalysing all the meanders of the mind. I met the theatre at the age when the future is a draft, and I have never stopped practising it, wherever the exchange is made possible, by the sole desire to create the conditions for an intimate moment with the audience.
Radio
My voice scared me for a long time, I didn’t like it. I was a little ashamed of the rest of the accent that came from my mountain roots, especially the first time I heard it on the radio, this very particular timbre that had nothing chastened about it and whose rather slow rhythm could be identified with a dialect of a remote ethnicity. However, over time, this voice became a singular brand to which I am attached today. Along the way, I have learned to listen to this orality from the depths of my being. The flesh of the words is all the more real.
Cinema
My body, in its mass and details, and even more so, my gait, gave me an embarrassment as if it were not mine, housed in an ill-fitting suit. It was the cinema that made it acceptable and then sympathetic to me, a curiosity that this discomfort had masked for too long. In the theatre, the image of oneself is reflected by the audience, it is in the moment that this image emerges, and it is in this same space-time that the audience gives you to see what you are projecting. In the cinema, it is the image on the screen that reveals the actor, the actress, in the most intimate detail, in a time that is broadcast and critical. It takes courage to look at oneself. After this apprehension, I was astonished by what the camera had stolen from me, an amused and new look at my character, a complete break with the vision I had of him.
Writing
I write to exist outside myself, to live alongside myself.
Le Théâtre
Depuis longtemps je me suis attaché à la parole, à l’art de rencontrer l’autre. Le théâtre, la littérature, la poésie, ont permis à mon esprit curieux de nourrir le terreau de mon imaginaire. Puis est venu le besoin de communiquer, ne pas garder pour soi ce trop-plein de vie, partager le ‘métier d’homme’. Le théâtre s’est révélé être le lieu où le jeu de la vie pouvait s’exprimer sous les formes les plus extravagantes, catalysant tous les méandres de l’esprit. J’ai rencontré le théâtre à l’âge où l’avenir est un brouillon, je n’ai jamais cessé de le pratiquer, partout où l’échange est rendu possible, par la seule volonté de créer les conditions d’un moment intime avec le public.
La radio
Ma voix m’a longtemps fait peur, je ne l’aimais pas. Un reste d’accent venu de racines montagnardes me faisait un peu honte, surtout la première fois où j’ai entendu sur les ondes de radio, ce timbre bien particulier qui n’avait rien de châtié et dont le rythme plutôt lent, pouvait s’identifier à un parler dialectal d’une ethnicité reculée. Pourtant, avec le temps, cette voix est devenue une marque singulière à laquelle je suis attachée aujourd’hui. Chemin faisant, j’ai appris à écouter cette oralité venue du tréfonds de mon être. La chair des mots n’en est que plus vraie.
Le cinéma
Mon corps, dans sa masse et ses détails, et plus encore, ma démarche, m’a donné une gêne comme s’il n’était pas le mien, logé dans un costume mal taillé. C’est le cinéma qui me l’a rendu acceptable puis sympathique, une curiosité que cette gêne avait masquée trop longtemps. Au théâtre, l’image de soi est renvoyée par le public, c’est dans l’instant que cette image émerge, et c’est dans ce même spatio-temps que le public vous donne à voir ce que l’on projette. Au cinéma, c’est l’image sur l’écran qui révèle l’acteur, l’actrice, dans le plus intime détail, en un temps diffusé et critique. Il faut alors du courage pour se regarder. Passé cette appréhension, j’ai été étonné par ce que m’avait volé la caméra, un regard amusé et neuf sur mon personnage en rupture (complète) avec la vision que j’avais de lui.
L’écriture
J’écris pour exister en dehors de moi, pour vivre à côté de moi.